Pour affronter les difficultés de son entreprise, notamment dans cette période de crise sanitaire, le dirigeant doit s’équiper. Il doit disposer d’outils adaptés lui permettant d’analyser la situation, de hiérarchiser les difficultés et prendre les bonnes décisions. L’objectif est d’éviter la mort de la société et donc la liquidation judiciaire. Pour traiter ces difficultés, de nombreux moyens existent. Le dirigeant se doit de s’informer pour connaître et actionner les bons leviers. Nous vous présentons les différents leviers possibles : actes de gestion, procédures amiables, procédures judiciaires. La cessation des paiements est un événement qu’il faut savoir identifier dans ce processus. Dans tous les cas, le dirigeant doit agir et ne pas rester seul.

Les particularités de la période Covid-19

L’économie est mise à mal dans cette période de crise sanitaire. Cependant, beaucoup d’entreprises ont pu bénéficier de différents dispositifs de soutien à la trésorerie à court terme pour passer la crise.

Paradoxalement, en 2020, le nombre de défaillances d’entreprises a diminué en France de 38 %. Avec 32 184 procédures collectives ouvertes, c’est le plus faible niveau depuis 30 ans, tous secteurs confondus.

L’année 2021 s’inscrit dans le prolongement de l’année 2020. Ainsi, beaucoup d’entreprises seront confrontées à des résultats bien inférieurs à leurs performances habituelles.

Dans ce contexte difficile, l’objectif de tous les acteurs est d’aider le dirigeant d’entreprise à anticiper, réagir, traiter les difficultés qu’il rencontrera et à bien communiquer sur sa situation financière avec ses partenaires.

Pour accompagner les entreprises, plus de 100 milliards d’€ sont déjà investis dans le plan de relance de l’économie.

Objectif : réussir la reprise d’activité

Savoir anticiper et traiter les difficultés, sont des qualités dont doit disposer le dirigeant d’entreprise pour appréhender ces difficultés dans un objectif unique : gérer correctement la crise, franchir et réussir la reprise d’activité.

Anticiper

Disposer d’outils adaptés

En premier lieu, il faut disposer d’indicateurs pour mesurer concrètement l’évolution de la situation.

Le tableau de bord permet au dirigeant de suivre mensuellement l’activité de son entreprise. Il faut interpréter les indicateurs et les écarts aux prévisions. Il permet de collecter des indicateurs de performance financiers et non financiers, propres à l’entreprise.

A chaque objectif de l’entreprise doit correspondre un indicateur chiffré mesurable. Un nombre limité d’indicateurs permet de se concentrer sur l’essentiel (ex : chiffre d’affaires, panier moyen, taux de marge, trésorerie…).

Le plan de trésorerie prévisionnel est le document qui permet d’étudier l’évolution de la trésorerie. Un solde cumulé de trésorerie négatif prévu est un signal d’alerte. Il faut interpréter ce signal et détecter si les difficultés sont conjoncturelles ou structurelles. Le plan de trésorerie permettra de décider de revoir les conditions et délais de paiements ou de rechercher des soutiens financiers auprès de son ou ses partenaires bancaires.

Dans le plan de trésorerie sont portés tous les encaissements et décaissements prévus au cours d’une année et répartis mensuellement. Il fait apparaître les écarts entre les prévisions et les réalisations.

Le compte de résultat prévisionnel (ou Business Plan) et le plan de financement sont les documents que le dirigeant devra présenter à la banque, en cas de demande de financement.

Le compte de résultat prévisionnel permet d’estimer le résultat que vous pensez réaliser grâce à l’activité de l’entreprise. Mais il permet surtout de connaître son seuil de rentabilité, sa marge commerciale et/ou sa production, et les soldes intermédiaires de gestion. Il permet de matérialiser les objectifs comme les ventes à réaliser, les achats prévus, les salaires… Connaître sa capacité d’autofinancement est aussi un atout important.

Il est établi en général sur 3 années. Dans cette période d’incertitudes, il faut poser une ou plusieurs hypothèses raisonnables et vérifiables. Vous faire accompagner est indispensable.

Le plan de financement a pour vocation de lister les grandes masses d’investissements à envisager pour le développement de l’entreprise, l’évolution des créances et des dettes et les capitaux nécessaires pour les financer.