La prime de partage de la valeur (PPV), succédant à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) souvent appelée « prime macron », est désormais un dispositif pérenne.

Elle constitue un outil permettant aux entreprises de redistribuer une partie de leurs bénéfices à leurs salariés tout en bénéficiant d’avantages sociaux et fiscaux. En effet, la prime de partage de la valeur est exonérée de cotisations sociales et temporairement de CSG/CRDS et d’impôt sur le revenu. Certaines récentes évolutions réglementaires applicables en 2025 ont modifié les modalités de cette prime conduisant à s’interroger sur le maintien de son attractivité pour les entreprises.

Nouveautés 2025 : la PPV devient un outil d’épargne salariale obligatoire dans certains cas

À partir de 2025, la prime de partage de la valeur à vocation à devenir un véritable dispositif d’épargne salarial au même titre que l’intéressement, la participation ou l’abondement sur un plan d’épargne salariale. En effet, à titre expérimental et pendant une durée de 5 ans, les employeurs d’au moins 11 salariés et de moins de 50 salariés, doivent mettre en place un dispositif de partage de la valeur lorsqu’ils réalisent un bénéfice net fiscal positif au moins égal à 1% du chiffre d’affaires pendant 3 années consécutives. La PPV est un l’un de ces dispositifs.

Réduction des exonérations : quel impact sur les charges sociales des entreprises ?

La Loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 a introduit une évolution majeure concernant la PPV.
Depuis le 1er janvier 2025, la prime doit être intégrée dans le calcul de la réduction générale des cotisations patronales. Ce changement a un impact direct sur les charges des entreprises pour les salariés ayant un salaire inférieur à 1,6 SMIC.
Concrètement, cela signifie que les sommes versées au titre de la PPV sont désormais prises en compte dans le calcul des allègements de charges patronales, réduisant ainsi les exonérations dont bénéficiaient auparavant les entreprises.

Quels avantages reste-t-il pour les TPE/PME avec la prime de partage de la valeur ?

Malgré ces impacts, la PPV reste un dispositif avec de nombreux atouts :

Flexibilité : les entreprises peuvent décider librement du montant (jusqu’à 3000€ par an ou 6000€ en cas d’accord d’intéressement mis en place au sein de l’entreprise) et des critères de répartition (ancienneté, durée de travail, classification…)

Facilité de mise en place : la prime peut être prévue par un accord d’entreprise mais également par une Décision Unilatérale de l’employeur

Souplesse des versements : la prime peut être versée ponctuellement en une ou plusieurs fois au cours de l’année ; il est ainsi possible de mettre en place la PPV deux fois par an selon plusieurs versements (dans la limite d’une fois par trimestre)

Avantages fiscaux : la prime est exonérée d’impôt sur le revenu pour les salariés gagnant moins de 3 fois le SMIC jusqu’à la fin 2026 ; au-delà de 3 fois le SMIC, la prime reste exonérée si elle est placée sur un plan d’épargne salariale.

Ainsi, la prime de partage de la valeur reste une mesure intéressante pour les entreprises souhaitant associer les salariés à ses résultats tout en bénéficiant d’avantages sociaux et fiscaux. Elle offre une grande souplesse permettant de s’adapter à la trésorerie et aux besoins stratégiques de l’entreprise. Cependant, les récentes évolutions réglementaires applicables en 2025 réduisent légèrement son attractivité en augmentant certaines charges sociales et en imposant des obligations aux PME en matière de partage de la valeur.

Les entreprises doivent alors s’interroger sur leur stratégie avant d’opter pour ce dispositif ou faire le choix d’alternatives comme l’intéressement, la participation et/ou l’abondement sur un plan d’épargne salariale.

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Article écrit Laurence Dujardin, Responsable juridique droit social